Voilà un article bien particulier qui se profile dans l'horizon de votre petite journée. Bien particulier pour plusieurs raisons car il va retracer notre voyage depuis son point de départ et surtout car il va s'agir d'un article écrit par Zoeb - ni Zoé, ni Seb, mais bien Zoeb. Alors préparez-vous à la lecture la plus schizophrénique de votre vie car c'est parti! 

Après plusieurs semaines de pause comme tu as pu t'en rendre compte, nous voilà reparti dans notre folle aventure, là on est à Vancouver donc bon, pas si grosse aventure mais demain, à nous les Rocheuses, la neige, le froid, les randos. Ouais, le froid, tu as vu les photos ? Ben voilà, notre garde robe s'arrête là. Bon, ce qu'il faut quand même préciser c'est que la générosité du père Noël à notre égard nous a permit de nous retrouver avec certains vêtements plus adapté au territoire Canadien. C'est donc tout vêtu de fringues de chez Roots et Lulu Lemon qu'on reprend la route - et de la veste en cuir trop classe de Han Solo dans le nouveau Star Wars. Demain, on s'engage donc sur une boucle qui commencera par Kelowna, BC... Mais si la seconde moitié de mon cerveau est d'accord, on va maintenant amorcer la partie Flashback de l'article en commençant par notre arrivée au Canada, il y a bientôt un mois. Au matin du premier jour a Vancouver, on se trouvait à bord du passeur de l'ile Grandville et... merde... on se trouvait à bord du passeur de l'ile Granville et... bah tu sais quoi ? je sais plus. Il pleuvait ? Bref l'ile Granville, c'est trop cool, on se balade pendant des heures devant les petits stands des marchants de poissons, de charcuterie, de pain, de fromage et on lèche absolument toutes les vitrines. Ensuite, il y a tous les ateliers d'artistes qu'on peut trouver sur l'ile, des faiseurs de balais authentiques aux souffleurs de verres en passant par les boutiques de papiers et de plumes pour écrire. J'ai d'ailleurs eu de jolies boucles d'oreilles coccinelles en verre soufflé et un beau carnet en cuir que j'ai peur de commencer parce qu'il est si beau que je n'ai pas le droit de mal dessiner dedans - tout comme tu n'as pas le droit de ne pas dessiner dedans... Hi hi. 

L'arrivée au Canada a été plutôt agréable et un grand moment de repos. On a pu reprendre toutes les forces qu'on avait perdues aux États-Unis en mangeant des bonnes choses tout en continuant de faire du sport. On a passé que quelques jours à Vancouver histoire que je rencontre Greg, Catherine et Emmanuelle puis hop au saute dans le ferry avec dans les poches du saumon fumé au sirop d'érable, direction Victoria, sur l'ile de Vancouver. La traversée en bateau... Non, je ne crois pas que j'ai grand chose à dire sur la traversée en bateau. Il faisait froid et pas très beau. On a pris quelques photos avec ma jeune cousine tandis tante Catherine faisait un peu de travail en pestant sur les effluves de vernis à ongles. On a profité des derniers jours avant la Noël pour explorer Victoria et faire des cadeaux. Bah oui, le truc c'est qu'on aime autant l'un que l'autre faire Noël. Alors oui, un Noël loin de sa famille, c'est dur, mais on avait une super famille d'accueil qui nous à fait nous sentir comme à la maison. Et on remercie publiquement Anne-so pour sa magnifique vidéo. C'était trop cool... et bon, oui... C'est vrai on a pleuré... Mais des larmes de joie donc c'est les meilleurs. Le repas de Noël a franchement vengé notre repas végétarien de Thanksgiving - on a eu de la dinde... Enfin!

Le 26 décembre, on a suivit les filles à Vancouver pour une tradition Canadienne appelée "the boxing day", soit les soldes post-noel. C'est plein de gens tout fous - Surtout des filles, désolé pour le stéréotype, mais c'est vrai - qui courent dans tous les sens pour acheter des trucs nouveaux après en avoir eu plein la veille. Bon, rassurez-vous, les cousines ne sont pas comme ça. Mais ça a quand même été une journée tornade où on a enchainé les magasins en suivant ces deux têtes blondes qui couraient dans tous les coins. Alors attend, non là je suis pas d'accord. Déjà le boxing day c'est pas canadien. En Angleterre, il le font mais en invitant leurs amis à manger les restes de Noël et non pas en allant dépenser les sous donnés par les grands parents dans les mêmes magasins qui ont dévoré la moitié de la pièce sous le sapins de Noël. Ensuite, oui y'avait plus de filles mais moi j'ai rien acheté... je crois... ouais un legging!! Ça va, j'en avais besoin c'est complètement différent.

Pour moi, l'après Noël ça a surtout été une super occase de se vautrer dans le canapé mangeur d'enfants de Catherine et joué à la console. J'ai fini un jeu en quelques jours. C'était trop bien!! Et ouais, le repas de Noël était trop bon, tout comme le repas du nouvel an, tu as du voir quelques photos de bouffe passer. Bon après le nouvel an, on s'est reposé encore un peu, on a reprit aussi à travailler sur nos dessins et à parler un peu boulot, ce qu'on veut faire ou pas et où on veut aller s'installer ou pas. Puis, entre deux randos, on a aussi organisé la fin du mois de janvier avant le départ en Australie. Je dois dire qu'on est devenu des experts en organisation de voyage, en une soirée, on s'est mis d'accord, on a réservé des bus et hop on s'est mis devant une série avec une bouteille de vin et un steak.
Par série, je précise qu'on a regardé A.k.a Jessica Jones - merci Netflix pour les séries de qualité.

Une des étapes importantes de ce début d'année fut de réorganiser complètement notre Sac à dos de manière à nous dispenser des sacs ventraux qui nous encombrent trop dans nos déplacements - et qui nous font passer pour des parents indignes trimballant leurs enfants sur le bord des routes. C'est donc, non sans mal, que nous avons fait le tri dans nos affaires de manière à n'avoir plus qu'un sac chacun. On en rêvait depuis le premier mois aux États-Unis et on l'a enfin fait. Bon maintenant le truc, c'est qu'on doit renvoyer des trucs en France... Mince, mince... Mais ça vaut mieux que de continuer à se détruire la colonne en trimballant tout notre bazar. Et puis, il nous faut de la place si on veut se faire plaisir au Japon... Hé hé... Comme je disais, l'idée d'alléger les sacs nous est venue très tôt dans le voyage et la conviction que c'était nécessaire n'a pas tardé à suivre. Je ne saurais plus si c'est dans la marche sous la pluie pour nous rendre chez Camille à Washington ou quand on cherchait un endroit ou pique-niquer en descendant du bus en arrivant à Saint-Louis, ou peut-être en se faisant refuser de se faire prendre en stop à Jackson. Mais il était clair que nous ne ferions pas l'année avec tout ça sur les épaules. En errant dans les rues de Los Angeles de nuit, fuyant Pasadena pour Redondo Beach, on parlait de notre hâte d'arriver au Canada et de restructurer tout ça. Alors l'idée de rajouter un Skateboard par-dessus cet ensemble peut paraitre saugrenue... Mais bon, comprenez bien... C'était un truc à faire. 

On avait promit un article bilan des États-Unis, eh bien voilà, c'est maintenant. Une première chose qui mérite d'être mentionnée est la question de la nourriture. Commençons par faire un gros trait sur la carte, elle est bien meilleure à l'Ouest qu'elle ne l'est à L'Est. La preuve quand on a passé la frontière de l'ouest et que j'ai rendu tout ce que j'avais mangé à la partie Est du pays. J'ai perdu trois kilos en une nuit et hop j'étais neuve pour recevoir les nouveautés exotiques de l'océan pacifique et de ses campagnes environnantes. Bon ne mettons pas tout sur le dos des États-Unis non plus. Faut dire qu'en trois mois on a aussi appris à savoir où aller manger et dans quels magasins faire nos courses et prendre les cuisines de nos hôtes en otage. Une fois ces trois règles dépassées, c'est vrai qu'on était mieux. Mais bien sur la qualité du produit joue aussi. Les légumes de la cote Est n'ont aucun goût et trouver un petit restaurant unique en son genre est impossible. Il nous est souvent arrivé de trouver un resto qu'on trouvait sympa et on se disait "tiens ça sort un peu des grosses chaines immondes où on a déjà mangé" et bang! Deux pas de plus dans la même rue et on se trouvait déjà nez à nez avec la même marque sous les yeux. Par contre, ne t'emballe pas non plus, c'est les chaines de restaurant qui règnent aux États-Unis que ce soit à droite ou à gauche de la carte, mais sur la cote ouest, on trouve des petits marchés au poissons, légumes et vin, on trouve du bon fromage et de rares fois aussi, on trouve du bon pain - quand je dis bon pain, entendez, bon pain de supermarché en France - et de la bonne bière. Peut-être aussi, c'est notre savoir faire à voyager qui nous aide maintenant à dégoter de bonnes choses. On te dira ça en Australie. On ne peut pas non plus généraliser les choses avec nos hôtes de couchsurfing. Beaucoup avaient un énorme intérêt pour la bonne cuisine et prenaient soin de choisir ce qu'ils ingéraient comme nourriture. Les gens que l'on rencontre - en règle générale - avec ce site sont des gens particulièrement ouverts d'esprit et donc sont à considérer un peu comme à part.

Bah oui, s'il n'y avait que des gens comme ça aux États-Unis ils n'auraient pas autant de problèmes avec les armes, la drogue et la politique. L'un des sujets majeurs dans ce pays est quand même la possession - légitime ou non - d'une arme à feu et cela entre en cause dans beaucoup de leurs prises de décisions. Eh oui, on voit les choses différemment quand on commence à se dire que n'importe laquelle des personnes dans notre champ de vision pourrait posséder une arme à feu. Je vais être parfaitement honnête avec vous, pour nous, ça n'a pas été une frayeur, ni même un problème. Mais beaucoup de gens avec qui on a discuté ont abordé le sujet avec nous. En fait, peut-être toutes les personnes chez qui on est allés en ont parlé à un moment ou à un autre. Et je les comprends, Il y a même une statistique pour représenter le nombre de propriétaires d'armes tués par leur chien - qui marche dessus ou mord dedans et Bang. On y pensait pas tous les jours c'est sur et on avait pas peur de se retrouver chez quelqu'un armé, bien que c'est arrivé une fois, mais croiser un père de famille dans un parc avec ses trois enfants en bas âges et leur mère, avec un pistolet à la ceinture, moi ça m'a posé problème. Et voir tous les jours aux infos à la télé un nouveau mort par balle, ou trouver une balle intacte au sol à Mobile ou encore trouver des douilles de balles à la Nouvelle Orléans, c'est pas normal. Bon après bien sur on y pense pas souvent puis on a pas peur de parler aux gens pour autant mais bon c'est présent dans un petit recoin de la tête. Eh la preuve, je me suis bien fait tirer dessus à Rennes moi donc bon, tout est possible! En étant de passage comme nous pendant quand même trois mois, on a bien pu ressentir la peur de certaines personnes. Soit chez nos hôtes qui nous expliquaient qu'ils étaient méfiants de tout et tout le monde à cause de ça ou bien directement dans la rue quand on fait du stop ou même parfois qu'on demande un renseignement à quelqu'un quand la nuit tombe et qu'on a de gros sacs sur le dos. Par contre, si on a l'air normal, et par normal j'entends, pas fatigués ni surchargés d'affaires sur le dos (qu'on ne ressemble pas aux clodos locaux donc), les américains sont quand même adorables. Parler avec les gens est très simple comparé à la France, les commerçants et les serveurs ne font pas la tronche à longueur de journée, on est toujours accueilli avec un grand sourire et un "how you doin' ?" peu importe ou on va. Ouais ok, sauf au... Texas? Non, On est même pas allés au Texas... Du coup je ne sais pas trop où quelqu'un n'aurait pas été avenant à notre encontre. Peut-être à Portland... Mais non, même pas. Les gens du comics shop étaient adorables. Je crois que c'est juste que je n'aime pas Portland. N'allez pas à Portland.

Les tailles et les distances ont été une problématique majeure lors de cette partie du voyage. Tout est grand, tout est loin. On a la sensation sur la carte que la distance est marchable, mais néni mes amis. Tout est loin très loin. Je me souviens avoir passé deux heures à marcher à Las Vegas en revenant de mon saut en parachute pour rentrer depuis le strip jusqu'à la maison de Gary et de n'avoir en ce temps là franchi qu'uniquement quatre blocs. Je fus alors obligé de renoncer et de prendre le bus. Et parfois, ce n'est pas qu'un simple problème de distance, mais aussi un souci d'infrastructure. Ce pays a été bâti autour de l'utilisation de la voiture. Dans beaucoup de villes les transports en communs sont mauvais et souvent les trottoirs inexistants - particulièrement en banlieue. Marcher une heure et demi sur un bord de route depuis notre motel jusqu'au centre ville de la Nouvelle-Orléans en passant dans les quartiers en friche. Les gens ont souvent eu l'air surpris qu'on marche autant. Bah ouais on faisait partie de la pauvre population américaine, les sans voitures avec leur maison sur le dos. D'un coté ça nous a permit de nous faire des amis dans plusieurs endroits. 

Bref, les États-Unis ont été une sacrée aventure mais je n'y retournerai pas de suite. Tu m'étonnes, j'ai un billet pour l'Australie qui m'attend dans trois semaines haha. Je suis quand même nostalgique quand je repense à tout ce qu'on a traversé aux USA et tous les gens rencontrés parce que putain! on a rencontré des gens extraordinaires chez qui ont aurait aimé rester plus longtemps et chez qui on aimerait retourner à coups sûrs. Mais maintenant, tu sais quoi ? Tu sais ce qui est trop génial ? C'est qu'on a des amis avec qui ont reste en contact partout dans le pays et la prochaine fois qu'on y met les pieds ce sera comme à la maison pour aller voir les copains! Une des grandes découvertes qu'on a fait sur nous-mêmes et notre manière de voyager est que ce sont les rencontres et les gens qui font notre voyage. Qu'est-ce que vous êtes allé faire à Mobile? Il n'y a rien à faire à Mobile. Pour nous il y avait David et Jillian, et ce genre de rencontre justifie largement d'aller se perdre quelques jours là-bas. Vous pouvez aller visiter le capitole où la première maison blanche des confédérés à Montgomery, mais on a prit plus de plaisir à y rencontrer Tim et ses amis. Bref, on voyage de rencontre en rencontre. On découvre des lieux à travers les yeux des gens. Et dans nos bons moments, vous qui nous suivez le faites un peu avec nous. 

Maintenant, on va reprendre notre rythme de voyage et notre rythme d'écriture. Pendant un tout petit temps dans le Canada et après dans un endroit où aucun de nous deux ne sommes jamais allés. 
Somewhere different! 
Somewhere Brand New!

Zoeb