Nous sommes mercredi 9 mars, il est 21h30 et c’est en farfouillant le fond d’un vieux paquet de céréales un peu molles que je me mets au travail. Tu n’es pas sensé ignorer que nous sommes depuis maintenant une semaine en Nouvelle Zélande, aka le plus beau pays du monde. Je vais maintenant te conter la jolie semaine de Seb et Zo au pays des kiwis. 

Pour te planter le décor, pour nous, pour le moment, la Nouvelle Zélande c’est plus Eagle vs Shark que le Seigneur des Anneaux, non pas pour la beauté du pays mais pour le côté galère. Ouais, c’est pas très flatteur et on a grandement la conviction et la motivation de rééquilibrer la balance dans les prochains jours. Notre semaine commence donc à Christchurch. Nous arrivons très tard à l’aéroport et nous décidons donc de se prendre une chambre dans un hôtel non loin de là. Disons que notre arrivée était plutôt cool, après avoir rigolé comme des baleines dans l’avion parce que nous arrivions dans ce nouveau pays sans avoir rien prévu, ni hôtel, ni itinéraire. La seule chose qu’on savait (trois minutes avant le décollage) c’est qu’on avait un couchsurfing pour les nuits de mercredi et jeudi soir à 20km de Christchurch. Nous, ça nous suffisait à nous rendre content, on est pas compliqué. On débarque donc sur ce qui sera notre nouveau terrain de jeu pour les quatre prochaines semaines. On avait hâte de découvrir Christchurch, la ville qui a succombée après plusieurs tremblements de terre dramatiques. Ce que nous ne pensions pas trouver, c’était une ville encore à terre… Nous avons erré dans ses rues sans trop causer et découvert une ville complètement détruite. Le couple de vieux australiens rencontrés trois jours plus tôt avait attiré notre attention sur le fait que c’était un endroit qui n’était plus visitable et très triste à voir. Je confirme, c’est triste, les rues sont vides, les bâtiments et les églises gisent au sol et ce ne sont que les bruits de travaux qui retentissent dans la ville. Qui dit ville en ruine, dit aussi joie bonheur pour le street artiste !! Il y a des peintures un peu partout dans la ville qui viennent habiller ces pants de murs branlant avec de jolis éclats de couleurs. On peut faire un super circuit dans la ville qui relie chacune de ces gigantesques fresques. On passe de visage triste près de la place de la cathédrale, par une famille d’éléphants se promenant, une banquise pleine de pingouins qui fondent au soleil, on peut aussi admirer une mini cooper grandeur nature rouler sur le long d’un immeuble. On y découvre aussi des bâtiments dont il ne reste que la façade retenue par un mur de containers. Une autre initiative prise par le plus grand magasin de la ville pour ramener un peu de monde et de clients a été de construire un centre commercial en plein air à base de containers. C’est juste une idée d’enfer ! On a tous les deux trouvé qu’au niveau design c’était super intelligent mais ça a aussi énormément de gueule. Des containers de toutes les couleurs qui abritent des magasins en tout genre, des banques, la poste et des restaurants et cafés. On y a pas mal trainé et c’est un coin où on sent que la ville reprend doucement vie. 

Nous avons ensuite mis le cap pour Rollestone, chez nos couchsurfers. Nous avons donc rencontré Aaron et Shannon, un couple de néo zélandais natifs des environs. Ils étaient là pendant le tremblement mais malgré la secousse qu’ils ont senti, ils affirment tous les deux qu’ils ne se doutaient à aucun moment du désastre qui s’était produit. Il faut savoir un truc, à Christchurch, ça tremble tout le temps. Genre tout le temps ! Le premier jour où nous y étions il y a eu quatre tremblements et ils en comptaient 58 depuis les sept derniers jours. Alors non, pour répondre à ta question, je n’invente pas. Je te donne le lien d’un super site (https://www.geonet.org.nz/quakes/statistics) qui te montrera les secousses que peut ressentir la région de la ville au quotidien. Même si, bien sur, ce sont des tremblements de faible magnitude qui ne sont généralement pas vraiment ressenti, ça reste dingue. Bref, notre rencontre avec Aaron et Shannon s’est super bien passé, on s’est très bien entendu mais on doit avouer que nous sommes pas resté assez longtemps avec eux compte tenu de la suite de notre aventure. 

Mettons les choses au clair deux minutes. Ce que nous avons fait en Amérique du Nord était extraordinaire, nous avons eu des moments un peu difficiles mais ça n’a jamais duré plus d’un après midi dans le pire des cas. Nous notre vision du voyage, c’est les rencontres. Ce qu’on aime, c’est rencontrer des gens et vivre à leur manière dans le pays dans lequel nous sommes. Ce qu’on veut, c’est découvrir un pays, une région ou une ville à la manière des locaux et c’est une mission pleinement remplie pour le nord américain grâce au couchsurfing. Rappelle toi les photos de Crater Lake dans l’Oregon, le repas moules fraiches et champignons à San Francisco, la plage sur les côtes de l’Alabama, les soirées entre amis à Montgomery, les coulisses de l’aquarium d’Atlanta, la parade d’halloween près de St Louis, et j’en passe des tonnes, tout ça c’est grâce aux hôtes formidables qu’on a pu rencontrés. Sans eux, les Etats Unis n’auraient jamais été aussi grandiose pour nous et on aurait pas autant le sentiment de connaitre ce pays. Ici, en Nouvelle Zélande le couchsurfing est quasi inexistant. Nous avons eu de la chance de trouver pour nos premières nuits car on a pu un peu en discuter avec eux et cerner assez vite le problème. Si tu veux rencontrer des gens en logeant chez eux, il faut soit être une fille et demander uniquement aux hommes ou bien en tant que couple, tu peux demander à la communauté nudiste du site, elle sera toujours ravie de t’accueillir. Seulement, c’est vrai que nous, lorsqu’on voit quelqu’un qui propose de nous accueillir mais qu’en échange il veut qu’on fasse la cuisine tout nus pour lui et sa femme, c’est vrai qu’on est un peu frileux. C’est excessif ? Donc là, au bout d’une semaine, ça y est, on abdique, on ne fera que des hôtels ou des nuits en tente et pour être honnête c’est une très très grosse déception pour nous. 

Rassure toi mon petit, avec mon Seb on rebondit toujours très vite et on ne se laisse jamais abattre parce que, de un, on est pas des petites natures et deux, parce qu’on est tellement heureux ensemble que peu de choses peuvent nous atteindre. La Nouvelle Zélande ne sera peut être pas dans le top 3 de notre tour du monde, et alors ? On a encore des tonnes de choses à voir et on a l’intention comme je l’ai dit plus tôt de faire pencher la balance du meilleur côté dès maintenant. Alors ce ne sera pas le Seigneur des Anneaux mais on va se la faire comme dans Le Nom Du Vent, livre que j’ai offert à Seb à Noël un an plus tôt et qu’il dévore comme un fou en me disant qu’il faut que nous aussi on campe par terre dans les buissons, qu’on chasse les draccus, qu’on fasse du sympathisme et de l’alchimie, qu’on fasse sécher des demi bœufs au dessus d’un feu de camp avant de s’endormir dans nos capes de voyage. Alors du coup pour ça, nous avons sur un coup de tête décidé que puisque les gens ne voulaient pas nous accueillir chez eux et bien on allait acheter une tente pas chère et camper dans les parcs et autres campsites gratuits. Que nenni mon ami !! Si en Australie tu peux poser ta tente ou ton van gratuitement tous les dix mètres et bien en Nouvelle Zélande c’est interdit. Bah oui, et fallait qu’on ait une tente sur les bras pour se rendre compte de ça parce que comme l’internet kiwi n’est pas des plus performant, on a pas pu faire de petites recherches rapides avant. Nouvelle déception pour Seb et Zo, pas de camping gratuit. Le seul camping pas cher que l’on peut trouver à certains endroits, c’est des terrains où tu as au mieux des toilettes sèches et un seau pour te rincer le visage. Là où en Australie on avait des douches gratuites à tous les coins de rues. Mais eh !! Tout ça ne nous abat pas le moins du monde, on s’y fait, notre argent va passer dans les nuits de motels ou d’auberges de jeunesse, ça ne nous plait pas du tout mais on s’adapte. Comprend moi bien, ce n’est pas désagréable les motels où les auberges mais c’est toujours trop cher pour le service (ce soir, douche recouverte de cheveux et sol inondé) puis surtout on y rencontre que des voyageurs comme nous et très souvent des français et nous ce n’est vraiment pas ce qu’on recherche. Discuter avec des français sur leurs excursions de la journée c’est pas très instructif…

Eh ne nous laissons pas abattre et revenons à nos moutons, je me suis arrêtée sur la fin de Christchurch n’est ce pas ? Eh bien on a fait un beau bout de chemin depuis alors je continue notre épopée. Si dans ce pays le couchsurfing n’est qu’une corbeille à caca, le stop lui fonctionne à la perfection ! C’est le pays de l’auto stoppeur, un vrai régal. Quand Aaron nous a dit que c’était un super moyen de voyager en Nouvelle Zélande, avec Seb on s’est regardé et on a eu un petit sourire complice du genre « eh on nous la fait pas à nous, le stop on connait, on a voyagé aux Etats Unis et ça marche pas » et du coup on leur raconte nos aventures. Forcément ça les fait bien rire et puis ils nous affirment que ici ça marche et Aaron nous tient le pari qu’on n’attendra pas plus de 15min pour se faire prendre pour notre prochaine destination. On tient le pari. On part de bon matin, on s’arrête on café du coin, petit dej et hop c’est parti sur la route. On lance le chrono et je vous jure, 15 minutes pile poil plus tard, un type s’arrête avec un grand sourire et nous dit de balancer les sacs dans le coffre et grimper dans sa voiture. Il est visiblement ravi de nous rendre service et nous amener à une heure d’ici. Honnêtement, on visait une ville sans grande conviction puisque pas de couchsurfing ni de point de chute, alors on s’est laissé porter là où les gens voulaient bien nous emmener. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé cette phrase de Seb pour l’expliquer « We love to let us go with the flow ». Trop rigolo comme façon de voyager ! Nous faisons donc un petit bout de route avec lui jusqu’à Ashburton. On va vite se rendre compte que partager des minis tranches de vie de cette manière sur la route est tout aussi intéressant que de partager l’intimité des gens dans leur maison. A Ashburton, on se positionne, pouce en l’air, et on redémarre le chrono. Quinze minutes plus tard, une petite tête blonde avec la bouche et les mains remplient de sushis nous interpelle depuis la station service. Nous rencontrons Jo, une femme d’une cinquantaine d’années, qui propose de nous emmener un peu plus loin sur la route. Nous avions prévu de nous rendre le soir à Timaru sur la côte mais comme on aime changer d’avis tout le temps avec Seb, on demande à Jo jusqu’où elle va, elle nous répond qu’elle doit se rendre à Alexandra, à 5h de route vers le sud. Ne sachant absolument où c’était, ni ce qu’on y trouverait, on demande à Joe si on peut rester avec elle sur toute la route, elle était ravie de notre décision car elle n’aime pas forcément conduire si longtemps toute seule. Elle nous a même aidé sur la route à nous trouver un logement là bas, ce qui nous a grandement facilité la tache. On partage donc sur tout et rien, on contemple le paysage qui change toutes les dix minutes, et on se sent de mieux en mieux les uns avec les autres. Elle nous raconte des petites anecdotes sur les régions que l’on traverse, nous fait part de choses assez personnelles, nous parle de sa famille. Nous faisons un arrêt très rapide dans une ferme de saumon près de la bourgade de Twizel où on goute du saumon fumé, divin ! On donne à manger aux saumons qui se déchainent par centaine et sautent et tapent de la queue et nous éclaboussent. Hop on repart et la route et les paysages continuent de défiler. Joe nous montre la région dans laquelle elle a grandi et nous montre la montagne sur laquelle son papa, qui était pilote, s’est écrasé quelques années plus tôt. La route passe finalement très vite et on arrive à notre destination, la petite auberge que Jo nous avait dégoté dans le bled. On se dit au revoir, le cœur un peu serré car oui en cinq heures de parlote on a le temps d’échanger beaucoup de choses, et on reprend chacun le cours de nos vies. C’est très rigolo comme expérience, de croiser la ligne temporelle de quelqu’un pour un temps insignifiant et savoir qu’on ne se recroisera surement jamais. 

Nous voilà donc arrivés chez mamie Marj. Cette vieille dame qui habite seule, a transformé sa maison, son jardin, son garage en terre d’accueil à de jeunes voyageurs. C’est jusqu’ici l’endroit qui nous aura couté le moins cher depuis nos cinq mois de voyage. Ce n’est pas une auberge de jeunesse, ni un hôtel, ça ressemble plutôt à une grande collocation puisque beaucoup des habitants restent plusieurs semaines pour travailler. Nous on y reste qu’une nuit, on discute à droite à gauche et on repart déjà en direction du sud toujours. Avant de partir, mamie Marj nous recommande de ne pas faire du stop le ventre vide et nous dit d’aller dans un super endroit pour le petit dej et c’est le ventre plein et le sourire aux lèvres qu’on tend de nouveau notre pouce. 

Ce coup ci, c’est Jim, un ancien pasteur qui s’arrête pour nous, le chrono n’ayant toujours pas dépassé les 15 minutes. Avec lui, on partage aussi beaucoup de choses, du triste et du gai et c’est à Gore qu’il nous dépose. Gore… La ville qui n’aurait pas du faire parti de notre voyage. Il était encore tôt lorsque nous arrivons et on se dit qu’on a le temps de faire une pause wifi et coca au mac do. Oui… le mac do est notre meilleur ami en Nouvelle Zélande pour trouver du wifi et ne pas payer notre coca cinq dollars, c’est triste mais c’est ainsi. Bref, grosse erreur de notre part car la demi heure passée là bas nous a fait perdre toutes les opportunités de quitter la ville. Tous les hôtels et motels sont plein, l’auberge de jeunesse fermée et comme je l’ai dit plus tôt, aucun campsite dans le coin. On se dit donc qu’on va aller passer la nuit au mac do qui est ouvert toute la nuit puis on essaie une solution de dernière minute, on se motive, on sert nos sacs à dos et on part pour une heure de marche le long de la route pour tenter le dernier motel à distance marchable. La nuit commence à nous tomber dessus, le vent, son meilleur copain, nous souffle de plus en plus fort dans les écoutilles mais on continue de marcher et Seb derrière moi invente des chansons qui racontent notre épopée et notre galère. Beh oui, parce que si le motel est complet où trop cher et bien il nous faudra faire la route dans l’autre sens pour retourner dans le centre. On arrive dans un endroit plutôt cool mais qui nous semble chic sur le moment. Evidemment, tu te demandes peut être pourquoi nous avons pas appelé plus tôt au lieu de nous déplacer mais je tiens à rappeler que nous voyageons sans carte sim et que pour nous la seule solution est de marcher et tenter notre chance. Colleen nous reçoit chaleureusement et rigole de nos petites têtes fatiguées. Elle nous descend le prix de la chambre et nous propose de venir se remplir la panse au bar pour nous remettre d’aplomb avant notre nuit de sommeil. On se requinque donc à mort chez elle avant de repartir sacs à dos serrés et pouce en l’air. On met désormais le cap sur la petite ville de Te anau. On se fait prendre par Harry, le trucker ! De nouveau dans un camion, on est trop contents mais aussi tristes parce qu’on sait que ça ne va durer qu’une heure et non trois jours comme avec Alberto (une de nos meilleurs aventures aux USA). On raconte à Harry notre aventure dans le Nebraska et évidemment ça le fait bien rire, on adore raconter cette histoire. Il nous explique que dans son camion se trouve un operating medical theater. En gros, c’est un camion qui fait le tour de l’ile du sud en cinq semaines en continu et qui permet l’accès aux soins aux gens des campagnes. Pour réduire les coûts, le gouvernement a décidé de fermer des hôpitaux et garder uniquement ceux des grandes villes. Seulement, vu la taille de l’ile les hôpitaux restants sont ceux de Nelson et Christchurch mais les gens n’ont pas forcément tous les moyens de se déplacer en ville pour obtenir les soins dont ils auraient besoin. Un investisseur privé a donc mis au point cette médecine itinérante pour permettre au plus grand nombre de se soigner correctement. C’est toujours très instructif le stop car on est toujours pris par des néo zélandais qui sont ravis de nous faire part de la manière dont fonctionne leur pays et les secrets qui y sont cachés. 

On réussit à atteindre notre destination pour la nuit, Te Anau. Pas ravis d’arriver là car c’est une ville très touristique et encore une fois tout est plein, la dernière chambre de libre reste dans une auberge de jeunesse très correcte mais on se retrouve à payer 70 dollars pour dormir dans un dortoir. 70 dollars ! On est pas radins hein, mais quand même, depuis quand on pratique des prix de la sorte pour un endroit où tu n’as aucune intimité, où tes affaires ne sont jamais en sécurité et où tu partages les douches avec au moins une vingtaine de personnes ? Encore une fois, mettons les choses au clair. Avec Seb, on a établit un budget pour notre année de voyage, il n’est ni maigre ni conséquent, je pense qu’il est très raisonnable. Pour te donner une idée, notre budget pour un mois est moins élevé que un mois où tu payes un loyer, des factures, l’essence pour la voiture, le manger et les sorties loisirs. En vivant à Rennes, nous avions un budget bien plus élevé que cela. Bref, aux Etats Unis, aucun soucis, nous n’étions pas large mais nous avons réussit à nous faire plaisir et faire presque tout ce qu’on voulait sans jamais dépasser le budget. Et pourtant, nous avons eu quelques petits soucis pas prévus qui nous ont un peu fait peur. Au Canada, grâce à la bonne cuisine de tante Catherine et au bon lit d’Emmanuelle, idem nous avons parfaitement respecté notre porte-monnaie. En Australie, encore une fois, tout parfait, une fois le campervan loué, nous n’avons payé aucune nuit, puisque nous pouvions dormir gratuitement partout, et avec notre habitude d’une seul bon repas par jour nous étions au top. Cette fois ci c’est différent. Nous n’avons passé qu’une semaine dans le pays et pourtant nous avons presque explosé le budget de deux semaines de voyage, tout ça en ne mangeant toujours qu’une seule vraie fois par jour. Le logement est tellement cher que c’est très difficile de suivre. Et pourtant, comme tu le vois, on ne paye aucun transports. La Nouvelle Zélande est un pays sublime, dans lequel nous reviendront avec plaisir mais cette fois avec un budget plus élevé et surtout en prévoyant tout à l’avance pour pouvoir profiter des randonnées pleinement et des trésors que renferment ce pays. Là, on profite évidemment, mais nous pensions randonner dans la nature comme des fous et entendre tout le monde nous dire que les randos sont bookées depuis le mois de novembre, ça fait mal au cœur. Tu as bien lu. Il y a un pic touristique monstrueux en Nouvelle Zélande depuis quelque temps et pour faire la moindre randonnées de plusieurs jours, il faut réserver des mois à l’avance. 

Bon, en quittant Te Anau, en stop, nous avons rencontré Josh. Lui nous a expliqué, qu’on pouvait très bien partir faire les randos sans prévenir personne et camper gratuitement dans le bush en s’éloignant du trail mais il nous a aussi expliqué qu’une partie de son job (pilote d’hélicoptère) était d’aller chercher les corps perdus dans la montagnes et qu’il était content quand les corps n’étaient pas gelés car sinon il devait briser les os avec sa hache et que ce n’était pas une partie de plaisir… C’est comme ça que nous nous sommes retrouvé au bord du lac Manapouri pour piquer une tête un peu fraiche au milieu des montagnes avant d’aller se mettre au chaud dans notre petite cabane dans un lodge à deux pas de là. Encore une fois, ce pays est magnifique mais ces montagnes semblent difficilement accessible et monopolisées par le tourisme de masse. 

Après deux nuits dans notre cabane et une rando d’une journée dans la forêt, nous avons mis le cap vers Queenstown. Nous sommes pris en stop, pour 170 km, par un Israélien venu visiter comme nous le pays. On découvre des paysages de fou sur la route, des lacs magnifiques et maintenant nous voilà à Queenstown. La ville la plus touristique de l’ile du sud. Architecture anonyme, tout très cher, franchises internationales et que des magasins souvenirs mais les montagnes alentours nous émerveillent et amoindrissent nos pensées noires. Après avoir marché une heure et demi avec nos gros sacs pour rejoindre le centre ville, nous commençons à faire le tour des auberges, motels, hôtels et point info. Rien de libre. Une fille dans une auberge nous prend de haut en nous disant qu’il faut réserver trois mois à l’avance pour avoir un lit miteux très cher (40 dollars chacun en dortoir) dans son tas de cailloux. Nous sommes donc assis dans un bar, la nuit est tombée, nous buvons une Speights, bière néo zélandaise super bonne, et nous avons absolument aucune solution pour le reste de la soirée. Dehors, la pluie commence à tomber, le vent est terriblement fort et froid et on regarde avec envie les assiettes chaudes pleine de viande que se font servir nos voisins de table. 

Zo-